Fragments en Errance : Présentation
(Lieu de création Originel: Namur)
Des enveloppes à remplir. Des vérités à faire voyager.
Ils sont là.
Déposez quelque part.
Sur une marche, une vitrine, un banc, une porte oubliée, un escalier
Ce sont des enveloppes.
Mais pas n’importe lesquelles.
À l’extérieur, un texte.
Un fragment.
Une vérité brute, poétique, lucide, ou absurde.
Une secousse dans le confort.
Il en existe treize (douze officielles) , tous différents.
Chacun explore une facette de notre condition humaine :
la jeunesse brisée, la guerre des vérités, l’amour factice, la productivité, les illusions, les masques…
Mais à l’intérieur ?
Rien.
Ou plutôt : une invitation.
Un tampon vous appelle à y glisser un mot, une pensée, un souffle,
quelque chose de vous.
Un fragment de votre propre errance.
Car ces enveloppes ne sont pas des objets figés :
ce sont des passeurs.
Des relais.
Des porteurs de ce qui ne s’écrit plus : l’intime, l’universel, l’indocile.
Pourquoi ?
Parce que ce monde a besoin de réapprendre à faire circuler autre chose que des marchandises.
Parce que le papier touche autrement que l’écran.
Parce qu’on n’écoute plus vraiment les gens.
Et que chacun porte une vérité, même petite, même bancale, qui mérite d’être transmise.
Ces fragments ne sont pas des produits.
Ils ne sont pas vendus, ni filtrés, ni notés.
Ils ne sont là que pour créer du lien.
Du lien vrai.
Entre passants, errants, lecteurs, rêveurs, dissidents.
Et si vous en trouvez un…
Lisez.
Ajoutez un mot.
Ou, si cela ne vous intéresse pas, respectez sa liberté.
Un geste humain, libre et contagieux
Déposer un fragment, c’est ouvrir un interstice dans l’ordre établi.
C’est insuffler une humanité anonyme dans l’espace public.
C’est dire : « Je suis vivant, et je parle encore. »
Et quand ce geste se répète…
Dans une ville, une ruelle, un pays,
Il devient culture souterraine.
Il devient Europe des mots.
Non pas celle des institutions,
mais celle des êtres humains qui osent encore écrire, transmettre, désobéir doucement.
Comment participer ?
Trouvez une enveloppe. Lisez le fragment au dos.
Glissez un mot à l’intérieur : le vôtre, ou celui d’un autre.
Reposez-la ailleurs. Ou faites-la voyager plus loin.
Partagez-la, ou pas. L’important est qu’elle circule
Ces enveloppes ne cherchent pas à convaincre.
Elles suscitent.
Elles réveillent.
Elles passent de main en main comme une rumeur lucide.
Elles voyagent sans frontières, à la lueur d’une humanité encore possible.
Vers 2030 – Namur, Capitale Européenne de la Culture (Peut être)
Ce projet est né à Namur.
Et si vous lisez ceci, vous pouvez en faire partie.
Car si Namur devient Capitale Européenne de la Culture en 2030,
ce ne sont pas les institutions qui doivent parler en notre nom.
C’est nous.
Les errants. Les lucides. Les artistes marginaux. Les poètes anonymes.
Ces fragments sont un appel silencieux, une contagion douce.
Ils peuvent traverser les villes, les gares, les cafés, les esprits.
Ils peuvent s’échanger, se reproduire, se transformer.
Et si en 2030, ils revenaient à Namur ?
Cent, mille, disséminés dans toute l’Europe ?
Preuve vivante que nous sommes là.
Que nous avons vu.
Que nous avons compris.
Et que la culture, ce n’est pas un budget.
C’est une pulsation humaine. Une résistance intime.
Car si la vérité ne tient plus debout dans les médias,
elle peut encore s’accrocher à un bout de papier,
glissé dans une enveloppe oubliée.
Auteur Hellébore